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Frustration, endettement et vice et versa

Par ATCHOUM (comme le nain oui...)

 

En ces jours étranges où la confusion règne et où les Assemblées Générales sont assimilées à des parkings et des parades tronquées, il est bon de faire le point sur la situation financière, la source de tous les problèmes. Car les chiffres eux ne trompent pas, mieux qu'un long discours, ils vont droit au but, sans détours. Aussi voici une analyse financière faite par un expert en la matière histoire de remettre les pendules à l'heure surtout avec ceux qui sont allergiques aux rapports financiers (moi le premier). C'est clair, net et précis!

Lu et approuvé...

 

Parler de Disney avec des chiffres est à la limite du barbarisme, pourtant c’est la tache ardue qui m’incombe, éviter les écueils du rébarbatif, ne pas se laisser aller à des élans oniriques, voilà en quoi consiste cet article, rassurer les plus pessimistes, et remettre les pieds sur terre ceux qui ont trop arpenté le ride de Space Mountain.

Euro Disney SCA dans le rouge ?

L’année 2003 n’augure guère mieux que l’année 2002, en effet après le premier semestre de cette année, Euro Disney SCA annonce un bilan négatif de 82.7 millions d’euros contre 76.8 millions pour la même période en 2002, cette perte est deux fois plus importante que ne l’avait estimé les pontes économistes travaillant pour la compagnie. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette perte, la raison la plus flagrante est le gouffre que représente l’investissements dans le tout nouveau parc à thème : le Parc Walt Disney Studios qui a coûté la bagatelle de 228.6 millions d’euros autrement dit 82% de l’investissement total sur l’année 2002 !

Néanmoins cela n’explique qu’en partie l’endettement du groupe ; comme vous le savez E.D SCA est dans le secteur tertiaire, dans le tourisme, cette activité est tributaire du moral des ménages, malheureusement ces derniers temps furent pour le moins « troublés » et les préoccupations de la population effritèrent l’envie de se divertir.

L’un des points noirs des comptes du groupe est sans conteste le très fort endettement dont souffre l’entreprise, correspondant à 2 220 millions d’euros au 30 septembre 2002. Certes nous ne sommes pas en face de l’endettement de France Telecom (sic), toutefois cette dette est un boulet qui empêche d’avoir une pleine confiance dans le titre, pénalisant le cours de l’action qui stagne désespérément autour des 0.50 centimes d’euros, tous ces éléments additionnés n’aident pas à embellir l’image de l’action qui reste irrémédiablement très terne… Un autre aspect qui plombe les comptes de la compagnie sont les énormes royalties que doit reverser Euro Disney SCA à la Euro Disney Holding Company, actionnaire majoritaire a hauteur de 39.1 % ; ces royalties qui doivent être versées trimestriellement noient les efforts qu’accomplissent les gestionnaires de la société. A cela s’ajoute les dépenses dites « exceptionnelles » en très forte hausse en 2002 une fois de plus a cause de l’ouverture des Studios (38 millions d’euros contre 7.2 en 2001) ainsi que les charges d’exploitation qui sont en hausse de 15.6% en 2003, 456.6 millions d’euros pour le premier semestre contre 395.1 millions pour l’exercice précédent. Cette hausse est due aux charges d’exploitation directes (dépenses directement dues à l’activité).

Toutefois comme l’a notifié le groupe 18.1 millions de ces charges, correspondent à plusieurs campagnes de publicités dont le coût a été amputé au premier semestre par anticipation (ces frais seront donc régulés au cours du semestre prochain)

Cependant ne vous jetez pas sur le téléphone pour liquider votre portefeuille, ne pleurez pas sur une affiche de Space Mountain, en vous remémorant le bon temps ; votre premier séjour au Royaume Magique en colonie de vacances du temps où vous aviez encore les mollets bien roses…
(Là on parle de moi !, note de Tom Morrow)

En effet tout d’abord, le taux de fréquentation des parcs à thèmes n’a jamais été aussi élevé (13.1 millions de visiteurs contre 12 millions en 2000) il en va de même pour les dépenses par visiteurs, la stratégie de la compagnie consistant à laisser le prix de l’entrée au parc inchangée mais d’augmenter les produits tiers. De plus la dette qui est indubitablement élevée mais qui baisse, 2 569.1 millions d’euros en 2001 contre 2 219.8 en 2002, a cette baisse de l’endettement il faut ajouter :
-la hausse du chiffre d’affaires du groupe de +8% (472.6 millions d’euros)
-la hausse du chiffre d’affaires des parcs a thèmes de +10.6 % (277.4 millions d’euros)
(Notamment grâce aux Studios qui bénéficient d’une hausse de fréquentation)
-la hausse du chiffre d’affaires des hôtels et du Disney Village +13% (199 millions d’euros)
En outre les dires alarmants à propos des Studios ne sont que très peu fondé ; car il faut bien l’avouer il aurait fallu faire preuve d’un optimisme béat voire obtus pour espérer des dividendes significatifs après seulement un semestre d’ouverture, j’en veux pour preuve le nombre de visiteurs en hausse, qui devrait s’accroître jusqu’à 17 millions de visiteurs (capacité totale des deux parcs) depuis le début de l’année 2003. Par ailleurs le possible partenariat avec le groupe « Pierre et vacances » qui créerait 4000 emplois, (une conférence de presse le 19 mai 2003 donnera plus de détails en ce qui concerne ce partenariat) est un des facteurs à ne pas négliger qui devrait selon toute vraisemblances remplir les caisses et redorer le blason de l’action « Euro Disney SCA »

En ce qui concerne l’une des plus grosses épines dans le pied du colosse, à savoir les royalties,  la Walt Disney Company à décidé de faire un geste significatif pour aider au désendettement ; en effet non pas que les royalties seront moins importants… toutefois E.D SCA devra verser ses royalties annuellement et non plus trimestriellement, ce qui lui permettra de voir l’avenir avec plus de sérénité.
Mais ce ne sera pas Jay Rasulo qui sera l’artisan de cette reprise économique, en effet celui-ci a été débarqué en faveur d’André Lacroix ; ex-patron des activités internationales de Burger King, cette nomination a été accompagné d’une série de mesure ; dont la nomination de M Yann Caillère au poste de directeur général délégué ; qui ont pour but de rassurer les actionnaires, et d’assainir les comptes déficitaires ; la priorité pour l’année 2003 sera donc donnée au désendettement et non pas aux dividendes, baisse des coûts de production, hausse des revenus, ainsi que des ventes d’actifs « non stratégiques » avant 2004.

Enfin, il y a une élément a ne pas négliger, Disney possède un atout majeur, un noyau dur de fans, qui discutent, critiquent, et s’enquiert de la santé économique de leur passion, et c’est pour cette raison que malgré les problèmes et les difficultés qui se profilent, vous pouvez retourner rêvasser des circonvolutions et des arabesques psychédéliques de Rock ’n’ Roller Coaster ; l’avenir d’Euro Disney n’est pas compromis…
 

(Cet article n’a pas pour vocation de vous dresser la liste exhaustive des problèmes économiques d’Euro Disney SCA, seulement ceux qui ont une incidence certaine, d’autres comme le remboursement, et les intérêts sur les emprunts, l’ouverture de parcs concurrents… ne sont (pour l’instant) que des aspects mineurs. En espérant ne pas avoir été démesurément ennuyeux)


Atchoum

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