"Hollywood, 1939. Amid the glitz and the glitter of a bustling,
young movie town at the height of its golden age, The
Hollywood Tower Hotel was a star in its own right; a beacon
for the show business elite. Now, something is about to happen
that will change all that. The time is now, on an evening very
much like the one we have just witnessed. Tonight's story on The
Twilight Zone is somewhat unique and calls for a different kind
of introduction. This, as you may recognize, is a maintenance
service elevator, still in operation, waiting for you. We invite
you, if you dare, to step aboard because in tonight's episode
you are the star. And this elevator travels directly to...The
Twilight Zone!"
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Un
petit walk through peut-être?
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Tout commence
sur Sunset Blvd... |
Quelle emphase |
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Parfois, il
faut savoir écouter son instinct... |
Jetons un oeil
de plus près |
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Jetons l'autre |
Les jardins ne
sont guère plus avenants |
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Pas mieux |
Une fois à
l'intérieur les choses se compliquent |
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Mais ceci
n'est que le début de notre histoire... |
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Un mot sur la
fameuse série en noir et blanc? Cliquez ici
Les imagineers
sont se sont largement inspirés d'une architecture espagnole
typique ; de nombreux monuments historiques en témoignent en
Californie, notamment Le Biltmore Hotel de Los Angeles...
...ainsi qu'avec
le Mission Inn de Riverside :
Cliquez
ici pour en voir encore d'avantage.
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Mes
articles à moi, c'est comme une attraction chez Disney, une fois le truc
terminé je me rends compte que je suis souvent bien loin de ce que
j'avais initialement prévu de gribouiller... En tout cas l'actu
"mirobolante" qui enflamme tous les
forums de France et de Navarre depuis quelques semaines ont remis sur le
tapis de mes priorités cette prodigieuse attraction, la fameuse, la
seule, l'unique que dis-je l'effrayante Twilight Zone
Tower of Terror. Un must parmi les musts pour tout fan de Disney qui se respecte. Ce
genre de news, c'est comme les happy hours du pub du coin, on passe pas
à coté ; pourtant, cet article ne se limitera pas aux quelques
timides centaines de mètres carrés des Walt Disney Studios qui
vont bientôt voir naître notre tour, j'avais prévu de me pencher
exclusivement sur la question parisienne mais le bon sens m'a
rapidement sommé d'aller voir ailleurs, en Floride pour être
plus précis, afin d'étudier un peu plus en détails la version originale du show.
Je ne pouvais évoquer notre future attraction sans effectuer un
retour aux sources. Trop passionnant pour passer à côté... J'ai le sentiment
diffus mais persistant que
c'est là bas qu'il faudra nous rendre si l'on veux cerner une telle
attraction à sa juste valeur...
Le seul but de cet article
est de vous faire
comprendre pourquoi :)
Suivez donc si vous le voulez
bien la petite souris rebelle de service pour un voyage de
l'autre côté de l'Atlantique, dans une sorte de quatrième
dimension quelque peu différente de celle que nous sommes sur le
point d'évoquer ; une dimension qui nous ramène à une époque où
Disney et ses imagineers maîtrisaient leur art comme personne...
Peut-être est-ce Kevin Costner ou George
Lucas -deux stars conviées à la soirée inaugurale des Disney-MGM Studios en 89- qui ont
donné envie aux foules de se précipiter en masse dans le dernier-né du domaine de Floride
; peut-être
sont-ce ces rêves d'un Hollywood revisité plus glamour que jamais de même que les
promesses d'un age d'or accompagnées des paillettes de la Côte Ouest qui ont
enflammé l'inconscient populaire américain, surtout à une époque
où l'actualité de la région de Los Angeles parle plus d'émeutes
que de stars... toujours est-il
que ce modeste parc dédié à la gloire du cinéma a été un succès foudroyant
dès le premier jour, victime de son succès comme on dit, les files d'attentes
interminables sur les routes et devant les attractions n'ont pas laissé
indifférent Eisner et sa clique qui ont vite vu à quel point ils avaient
sous-estimé leur rejeton. La capacité des studios s'avéra d'emblée bien trop
limitée face à la demande et dès les premières
semaines d'exploitation Walt Disney Imagineering travailla d'arrache pied à
l'agrandissement du parc et bien évidemment à
l'ajout de nouveaux shows, il a d'ailleurs très vite était question de pallier au manque de
frissons du parc, problème numéro un selon les visiteurs interrogés, quelque chose visant un public de jeunes adultes se devait
d'être mis en chantier. Et vite.
Digression n°1:
On le sait, une institution telle que Disney Imagineering est en perpétuelle
ébullition, la confrontation quotidienne de ces dizaines et dizaines d'artistes
n'a de cesse de faire évoluer les choses, les idées de chacun semblent avoir
une vie propre, elles virevoltent au sein des couloirs et parmi les différents
départements et ne savent pas rester dans leur coin, dans les bureaux de ceux
qui les ont mises au monde. Tout ça pour dire que l'idée d'une
attraction basée sur le concept de free fall n'a pas vu le jour avec un
projet tel que la Tour de la Terreur mais plutôt avec... Disneyland Paris!
C'est plus précisément quand
l'élaboration de Discoveryland fut à l'ordre du jour que l'idée
naquit d'utiliser cette technique toute récente pour le Royaume
Magique français (les premières attractions de chute libre ont vu le jour au milieu
des années 80). Au vu de tout ce qu'on a pu lire, on a
l'impression que Disney a attendu de s'implanter en Europe pour
exceller plus que jamais dans son art, rappelons simplement
qu'un artiste à qui on donne les pleins pouvoirs a vite fait de laisser vagabonder
son imagination, alors quand ce n'est pas un mais des centaines
de cerveaux bouillonnants qui se réunissent tous dans un seul et
unique but, on imagine bien ce que cela peut donner. C'est
exactement ce qui s'est passé avec EuroDisney, parmi tout les
projets qui n'ont pu voir le jour pour la phase 1 (traduction
15 ans après ; qui ne verront probablement jamais le jour)
il y a le fameux Discovery Mountain, ce gigantesque volcan qui devait s'ériger en lieu et place
de notre (défunt) Space Mountain et qui eut contenu en son sein un restaurant,
le port d'attache du Nautilus, une montagne russe et... une attraction en chute
libre! Cette dernière devait se dérouler près du laboratoire du capitaine Nemo
là où les visiteurs eussent étaient conviés à grimper à bord d'un ascenseur
pour une merveilleuse visite du volcan... c'est à ce point précis de l'histoire que tout
se serait joué et qu'un tremblement de terre aurait gaiement secouer le volcan,
la cabine eut dégringolé du sommet de la montagne pour finir sa course dans un
dédale de roches et de frissons. Une sorte de mélange de Tour de la Terreur et de
Journey into the Center of the Earth, une des attractions phare de
Tokyo DisneySea qui
se trouve d'ailleurs au coeur... d'un volcan :)
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Voici
quelques concept arts recueillis dans l'excellent
livre DE L'ESQUISSE A LA CRÉATION de
Didier Ghez Alain Littaye que l'on ne se lasse
décidément pas de lire.
Comparez ces deux dessins préparatoires ; vous
voyez l'échafaudage métallique rouge sur le seond?
Voilà de quoi illustrer ce ride au sein même de Discovery Mountain... |
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Des frissons vous
dites?
Revenons à notre hôtel. Alors qu'on inaugurait en grande
pompe Star Tours quelques mois à peine après l'ouverture des MGM, pendant
qu'on s'arrachait les cheveux à minimiser ce problème des foules
grandissantes, Glendale récupéra l'idée abandonnée du free fall parisien pour
l'acclimater aux marécages de Floride, puisque le coût de Discovery
Mountain était vraiment trop élevé il fut donc décidé de le remettre à
l'honneur dans un endroit qui n'attendait que ça, les Disney-MGM Studios. Très
vite les prémices de l'attraction virent le jour ; un show
basé sur la chute libre serait construit avec un scénario encore très flou qui tendrait
vers l'horreur, le mystère, en clair du pain béni pour tous ces visiteurs qui
n'attendaient q'une bonne raison de revenir et ceux, les ignorants je vous jure, qui
n'avaient pas encore pris la peine de venir chez Mickey. Après avoir exploré
plusieurs pistes les créatifs jetèrent leur dévolu sur la très populaire série
The Twilight Zone (la Quatrième Dimension), une série qui en son temps avait
remporté un vif succès et qui surtout aurait la bonne idée de mettre en
condition tout ceux qui oseraient penser que cette attraction serait une partie
de plaisir... Cela sera d'ailleurs un peu plus qu'une simple attraction, mais ça
vous allez vous en rendre compte bientôt...
Aucun épisode de la série n'est basé sur
un hôtel hanté et son ascenseur, The Twilight Zone Tower of Terror
constitue cet épisode perdu où c'est vous qui jouez un rôle...
Une fois le thème approuvé par Eisner (une
chance qu'il ait bien voulu allouer le budget conséquent de l'attraction, et ce
en pleine crise post inaugurale d'Euro Disney) le travail proprement dit pût
commencé, et l'idée qu'avaient eut une poignée d'imagineers se révéla bientôt
aussi géniale que difficile à réaliser. Au départ il était question d'utiliser
des procédés de free fall déjà existants en les assaisonnant à la sauce Disney,
la manoeuvre serait facile et le problème ne se poserait qu'au niveau des décors, en somme. Cependant, les choses ne s'avérèrent pas aussi simple
et il fut vite constaté que de tels systèmes ne seraient pas adéquats pour faire
vivre aux guests l'expérience que Mickey avait derrière la tête! Impossible pour
l'époque qu'une cabine d'ascenseur puisse grimper quelques étages, littéralement
sortir de ses gonds pour se déplacer horizontalement, en avant, en arrière puis regrimper pour
dégringoler 13 étages, le tout dans la bonne humeur et les hurlements innocents.
Ainsi les différents départements d'imagineering se creusèrent la tête et
travaillèrent à l'unisson pour finalement faire ce qu'ils savent faire de mieux ;
innover, inventer, repousser les limites et épater (et se la jouer un peu oui,
sans doute ;)). Bien que cet hôtel abrite pléthore de procédés technologiques
dernier cri, le ride se base principalement sur deux systèmes afin que, d'une
part, la cabine puisse se mouvoir dans les parties horizontales avec l'aide de
toute une armée de capteurs sensoriels (et donc sans rails d'aucune
sorte), et que, d'autre part elle puisse faire grimpette à la verticale pour
enfin finir sa course avec une chute vertigineuse d'une douzaine d'étages. Le tout animé d'une vitesse
supérieure à la force de gravité, juste histoire que chaque centimètre
cube de votre estomac en ait pour son argent et regrette amèrement le petit dej'
que vous avez osé lui infliger.
Bien évidemment, passée la nécessaire mise
au point technique (par celui qui n'y connaît strictement rien en force
gravitationnelle d'aucune sorte d'ailleurs) on en revient vite aux fondamentaux
Disney, la technologie, les frissons et le chaos dans votre estomac c'est bien,
mais tout ceci ne sert qu'à une chose, raconter une histoire. L'énorme succès
qui s'associe à cette attraction depuis plus de dix ans ne réside pas dans les
deux moteurs titanesques perchés au sommet de la Tour qui permettent de
prodiguer l'énorme force nécessaire au ride, mais bel et bien dans cette
histoire terrifiante et tout les moyens mis en oeuvre pour la narrer.
The Show must DROP on
L'histoire se déroule lors d'une nuit orageuse d'Halloween 1939 dans les
collines d'Hollywood, plus précisément au sein de l'élégant Hollywood Tower
Hotel, le lieu chic et à la mode par excellence pour tout le gratin de
l'industrie du cinéma. Sous un ciel déchiré et fort inquiétant pour quiconque daignerait
lever les yeux, les limousines se suivent et se ressemblent sous le porche de
l'hôtel et témoignent de toutes ces stars pailletées et frivoles conviées à
passer la nuit dans le luxueux établissement. Dans le lobby on peux apercevoir
un jeune couple des plus glamour en plein ascension hollywoodienne, une petite
blonde accompagnée de sa gouvernante sans oublier le groom qui se débat tant
bien que mal avec le monticule de bagages que les premiers ont bien voulu le
laisser transporter. Tout déraille au moment où nos infortunés prennent
l'ascenseur, au moment où la foudre frappe de plein fouet l'hôtel et scelle à
jamais son destin aussi tragique que mystérieux. Toute une aile de la façade
disparaît comme par enchantement, volatilisé sous la violence de l'éclair, et
avec lui les cinq passagers qui à ce jour, n'ont jamais été retrouvés.
Before you check in, make sure you can
check OUT
Plus de 50 ans après cette nuit fatidique l'enseigne ouvre pour la première fois
ses portes et une poignée de visiteurs impétueux sont conviés à pénétrer
de nouveau dans
les méandres poussiéreux du Hollywood Tower Hotel et peut-être à déceler ses
secrets. Ce qu'ils ne savent pas encore, c'est que pour débusquer les
clefs de l'énigme il va falloir pénétrer dans... la quatrième dimension.
I'd hate to lose you... so soon
Ne vous faites pas priez, entrez...
qu'attendez-vous donc? (euh...
je crois que je confonds là). Vous êtes sur le point d'assister à un épisode
inédit de La Quatrième Dimension, à la seule différence que cette fois-ci vous
ne serez pas confortablement assis dans votre fauteuil devant votre petit
écran...
Délicieusement
alléchant n'est-ce pas?
avec un scénario pareil, le show writer Michael Sprout donne le ton... et
scelle votre sort. Imagineering
s'est penché pendant de nombreuses années à créer une attraction absolument
unique, ce genre de show qui ne naît qu'une fois de temps en temps et dont seul
Disney est capable ; quelque chose dans la droite lignée des Haunted Mansion,
Pirates of the Caribbean et autre Indiana Jones Adventure. Nous avons
évoqué la technicité du show, dévoilé rapidement la légende qui surplombe telle
une chape de plomb la tour, mais parlons un peu de l'expérience en elle-même,
parlons de cet établissement qui vieillit et toise du haut de ses 60 mètre Sunset Boulevard depuis plus d'un demi-siècle
à la manière un oiseau de mauvaise augure...
on a beau avoir le frêle sentiment d'être à l'abri d'un quelconque sombre
dessein au milieu de l'agitation et de la bonne humeur rétro de Sunset, quand le
regard se pose sur l'immense bâtisse au bout de la rue, on a ce sentiment
persistant que quelque chose ne tourne pas rond, que tout cela ne présage rien
de bon. Et pourtant, on a qu'une hâte, sans doute mû par ses vices les plus
inavouables, se diriger vers cet Hollywood Tower Hotel dont tout le monde parle.
Alors qu'on approche de l'entrée de la propriété et qu'on parcourt les allées
négligées au milieu d'un jardin qui avec des décennies d'abandon dans les
racines ressemble plus à une petite jungle qu'à un jardin anglais, le brouhaha
jovial du voisinage s'estompe et une atmosphère de plus en plus pesante prend sa
place. On s'imaginait sans doute plus à l'abri dans le lobby, erreur, c'est
ici que la confusion devient totale, hormis une couche conséquente de poussière
et des toiles d'araignées qui semblent avoir été conçues par des générations
d'arachnides, rien n'a changé depuis cette nuit d'octobre 39 ; des bagages
semblent avoir été posés là il y a cinq minutes, les verres de Martini ne sont
pas encore finis, quelqu'un semble avoir joué aux cartes ici et une note posée à
la réception annonce la grande fête prévue au 12° étage. Votre prochaine étape
n'est qu'à quelques pas, dans la bibliothèque de l'hôtel. A peine vous voici
entré que la lumière décline soudain, l'orage se fait entendre et une vieille
télévision en noir et blanc s'allume subitement dans un coin, vous apercevez
l'illustre Rod Serling, le narrateur (et créateur) qui ponctuait chaque épisode de la série...
Votre aventure commence maintenant pendant que monsieur Serling vous explique
avec un flegme et un sang froid qui ont fait sa réputation qu'un vieil ascenseur
de service vous attend non loin de là... La suite, soit vous la connaissez, soit
vous la connaîtrez un jour... En tout cas, une virée dans la quatrième dimension
ne se raconte pas mais se vit, et on y réchappe. Ou pas.
Tout a été minuté pour épater autant
qu'effrayer, de l'allure générale du bâtiment jusqu'aux petits détails semés
tout au long de l'attraction, la référence à la série qui vient à point nommé,
les effets spéciaux et cette histoire qui couronne l'ensemble... En somme tous les ingrédients nécessaires à la
conception d'une attraction unique qu'on ne se lasse pas de refaire!
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Ainsi voilà le
site de notre future Tour...
...tout proche
de la fameuse...
...qui dans
quelques mois devrait ressembler à ça...
...pour
finalement donner quelque chose dans ce style...
...sympa, non?
-
Un
lien
vers une galerie d'art du même ton...
-
Saviez-vous d'ailleurs qu'en Floride la Tour de la Terreur
et Rock'n'Roller Coaster sont intimement liés?
Lisez donc ceci
-
N'oubliez pas de faire un
saut du côté de Tokyo
où une nouvelle version de l'attraction tout à fait inédite
a vu le jour.
-
Pour tous
les anglicistes du coin, n'oubliez pas de visiter LE site
consacré à l'attraction, c'est sur
tower-of-terror.com
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Digression n°2
Unique, plus tant que ça... La Tour de la
Terreur devait rester un coup de maître destiné aux seuls MGM-Studios tandis que
Disney adapterait le même type de ride à d'autres attractions pour d'autres
parcs avec des shows totalement différents, citons encore une fois là l'exemple de Discovery
Mountain ou bien encore celui de Geyser Mountain pour Frontierland, un projet qui reste
encore très flou mais qui a bel et bien était à l'étude chez Imagineering à une
époque ou à une autre. Aujourd'hui les choses ont bien changé, les nombreux
déboires qui ont parsemé la route de plus en plus sinueuse de la Walt Disney Company ont incité les dirigeants à y aller plus molo niveau nouveautés, un
changement de cap qui fut flagrant au milieu des années 90, les investissements
colossaux et la gestion calamiteuse de la part d'Eisner qui ont conduit
EuroDisney vers les abîmes d'un flop commercial se sont traduits après 1992 par
des financements de plus en plus frileux, et des attractions comme The Tower
of Terror, Indiana Jones Adventure ou Space Mountain (respectivement ouvertes en
1994 et 1995) sont les dernières à témoigner d'innovations majeures de la part
de la compagnie.
De temps en temps (et j'insiste sur ce côté éphémère) la tendance à le bon goût
de s'inverser comme on a pu récemment le constater avec Mission Space ou en ce
moment la construction d'Expedition Everest, pourtant force est de constater que
l'ambiance générale qui règne dans les couloirs feutrés de la Walt Disney Company est loin d'égaler la gloire et la fougue des années 90. (Petite
parenthèse à part, la compagnie n'a pas versé un centime dans la construction du
sublimissime Tokyo DisneySea).
C'est donc dans ce contexte qu'il fut
décidé que la Twilight Zone Tower of Terror entrerait dans la court des Grands
Classiques et se verrait construite dans d'autres resorts. Ce qui nous fait
retourner à Paris! Dès la conception d'EuroDisney Resort Eisner imaginait déjà
un second parc dans la veine des studios de Floride, les Disney-MGM Studios
Europe, un nom qui en jette pour un parc qui devait en jeter tout autant puisque
l'idée était d'aller plus loin dans le concept et développer le projet là où le
modeste parc de Floride s'était arrêté. Un vrai studio de cinéma devait
se greffer au parc à thème donnant naissance à quelque chose d'unique au monde,
tout aussi prestigieux que le Royaume Magique voisin. Pour résumer, quelque
chose à des kilomètres, voire à des années lumières de ce qu'Euro Disney SCA a
péniblement accouché en mars 2002... Ainsi, pendant que les créatifs
s'acharnaient comme ils le pouvaient pour imaginer un parc à thème (au
singulier par la force des choses) avec le peu de moyen qu'on avaient bien voulu
leur allouer, l'idée d'avoir une Tour de la Terreur parisienne ne se fit pas
attendre, un hit pareil serait plus que bienvenu dans ce parc destiné à plomber
encore un peu plus Disneyland Paris. Cela dit, loin des déboires financiers, les
équipes s'empressèrent d'imaginer une nouvelle version en se basant sur une
architecture radicalement différente ; des tons plus clairs et un aspect un peu
moins décrépi, en somme un bâtiment qui s'acclimaterait mieux avec
Front Lot et
qui surtout pourrait se situer en plein milieu des Studios en exagérant moins
sur le côté abandonné et menaçant. Car c'est peut-être le seul élément de sûr
que l'on puisse avancer aujourd'hui concernant cet épisode, à savoir
l'emplacement prévu pour l'attraction. Le célèbre logo "HTH" - ces quelques
dizaines de centimètres carrés qui ont alimenté les forums pendant des mois et
des mois (peut-être même plus que les Walt Disney Studios eux-mêmes - feraient-on
le tour de ce parc décidément si rapidement? ;p) ne laissent malheureusement que
peu de place au doute, une hypothèse d'ailleurs scellée depuis quelques semaine
avec l'annonce officielle de l'attraction. Un hôtel hanté et abandonné au look
négligé et ce à quelques dizaines de mètres à peine du centre du parc? voilà bien quelque chose que Walt Disney lui-même ne
voulait pas, même quand il s'agissait de construire la Haunted Mansion de
Disneyland. Comparez la Tour de la Terreur de Floride avec celle de Disney's
California Adventure (un parfait clone de la version française puisque
rappelons-le, les plans vinrent directement de Disneyland Paris) et vous devriez
en arriver à la même conclusion, l'effet produit est sensiblement différent,
bien que la trace de la foudre soit toujours bien présente, les tons chauds et
les quelques palmiers parfaitement ordonnés sont nettement plus accueillants que
les stucs assombris par la patine des années et le désordre végétal environnant
de la version originale. Vaste débat qui mériterait une discussion (et l'analyse d'un imagineer, pas la mienne!),
pourtant rien n'interdit de se poser quelques questions et de douter de ce qui
vient d'en haut... Nous verrons, mais il est peut-être dommage
de sacrifier toute une partie de la mise en scène si efficace aux MGM pour une
solution plus rapide et sans nul doute beaucoup moins coûteuse. Inaugurée en
avril 2004, la Twilight Zone Tower of Terror de Disneyland Resort n'a pas
tout à fait le succès foudroyant qu'on lui avait prédit, sans doute le concept
a t'il perdu quelques onces de son originalité en une décennie. Accoucher d'un
véritable carton, construire un vrai hit n'est pas une science exacte même chez
Imagineering, cela relève du génie, de l'audace, de moyens conséquents et sans
doute d'une petite dose de chance. Reproduire un hit est encore plus
difficile car il s'agit par essence de mettre la barre encore un peu plus
haut... Exportez une idée en rechignant même légèrement sur les moyens
nécessaires à sa mise en oeuvre est une tâche pour le moins hasardeuse (il y
aurait quelques bons exemples à citer...). Avec un
emplacement tel que la Terrasse, on perd peut-être toute une mise en bouche (appellation
personnelle) alors qu'un tel show s'acclimaterait parfaitement et n'aurait
aucun mal à drainer les foules dans un coin reculé et oublié du parc
(Si vous me permettez la comparaison, c'est un peu le même principe avec avec Phantom Manor... imaginez-le en lieu et place du
Lucky Nugget Saloon, vous allez comprendre), l'emplacement retenu aujourd'hui
pour une telle attraction parait
quelque peu déplacé, ambigu...
Passons. Je ne m'éterniserai pas sur des
hypothèses et autres opinions personnelles... Je pense que les prochains mois
seront une bonne occasion pour moi de rebidouiller un autre article (chose
faite, là). On attend
d'ailleurs d'en savoir davantage sur l'attraction, car si l'on sait que
l'aspect extérieur ne devrait pas changer, il semblerait en revanche que
quelques modifications de formes soient effectuées concernant l'histoire.
Exit sûrement la trame basée sur la série The Twilight Zone, vu
l'emplacement du show et les quelques points que nous avons évoqués, cela semble
judicieux, prions juste pour que les imagineers fassent pour le mieux, non pour
le pire!
Avant de nous quitter quand même, juste un petit
avertissement amical... la prochaine fois que vous vous arrêtez dans
un hôtel déserté sur les hauteurs d'Hollywood, vérifiez bien pour quel genre de
réservation vous optez, vous pourriez sinon devenir un client permanent...
de la quatrième dimension!
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