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...ce serait Indiana Jones. Voilà bien une petite maxime hollywoodienne toute faite mais qui veut tout dire! Chez la gent féminine, Indiana Jones réfère généralement au charismatique Harrison Ford, à sa chemise à moitié déchirée et à ses cicatrices saillantes, passant par la même rapidement outre ses talents d'archéologues et les épopées fantastiques qu'il nous fait partager. En revanche dans l'esprit des aventuriers en herbe que nous sommes, ce nom évoque tout un monde d'aventure, d'exotisme, de paradis perdu, de jungles profondes... en un mot, la panoplie complète de l'Aventure avec un grand A, celle que l'on aime. A lui seul, le plus célèbre des archéologues a créé toute une mythologie, un champ lexical et pictural qui ne pouvaient décemment pas être cantonnés aux limites du petit écran...

  

Ainsi, quand Disney s'est mis à travailler avec Lucas au milieu des années 80, bien que la priorité fut à Star Tours et Captain Eo, nombreux sont les imagineers qui se mirent à fantasmer sur une attraction inspirée des aventures d'Indy, observant là une opportunité trop belle pour la laisser s'échapper !

L'évidence ne tarda donc pas à s'imposer et très vite il fut décidé qu'une E-Ticket serait construite à Disneyland. Sa conception débuta en 1987 avec un projet encore plus ahurissant que l'attraction que nous connaissons tous aujourd'hui ; ainsi, à coté du manège principal -la ballade en Jeep dans le temple de la divinité hindouiste Mara- devait se greffer... notre Temple du Péril! il n'était pas question d'une seule attraction mais d'un mini-land consacré au héros[1] avec les wagonnets du Temple du Péril, le Disneyland Railroad et les bateaux de Jungle Cruise, tout ceci articulé autour de l'attraction phare, Indiana Jones Adventure (Ceci n'est pas sans rappeler le projet initial de Discovery Mountain pour Disneyland Paris où l'énorme montagne devait abriter le Nautilus, un roller coaster, des restaurants et boutiques et même quelques petites surprises telles qu'une attraction "free fall" et un "walk through" façon Voyage au Centre de la Terre). "Indiana Land" fut sans doute trop ambitieux et coûteux pour aboutir, aussi cette idée fut rapidement abandonnée, déjà parce qu'une attraction comme Le Temple du Péril n'était pas nécessaire à Disneyland[2], d'autre part à cause du manque de place caractéristique du parc. Sans parler du fait qu'un tel chantier aurait nécessité la fermeture de Jungle Cruise et du Disneyland Railroad, ce qui eut créé pour le coup un pastis aussi chaotique qu'ingérable...

  

Ainsi, sous la houlette du directeur artistique Skipe Lange, Imagineering s'est donc consacré exclusivement au "Temple of the Forbidden Eye", gardant l'essentiel du projet et zappant momentanément les à côtés (Tu parles d'à côtés...). Le boulot n'en fut pas pour autant facilité, et bon nombre d'obstacles vinrent rapidement obstruer l'aventure. Globalement, la mise en oeuvre d'un tel projet nécessitait des moyens technologiques qui n'existaient tout simplement pas encore. "Il y a longtemps que le projet d'Indiana Jones Adventure existait, mais il nous a fallu attendre une dizaine d'années pour que la technologie soit suffisamment avancée afin de rendre l'attraction totalement fiable et aussi incroyable que nous l'avions rêvée !" raconte Tony Baxter[3]. Imagineering vint toutefois à bout de ce que tout le monde attendaient avec impatience (exactement comme à l'époque de la Haunted Mansion et de son procédé omni mover) : le système dit "EMV" (pour Enhanced Motion Vehicle Process), un système qui, en gros, permet de faire évoluer le véhicule dans tout les sens tout en avançant. Le site de construction d'Adventureland se transforma vite en une véritable fourmilière où près de 400 personnes œuvrèrent pendant des mois pour donner vie au projet et ériger un temple d'Asie du Sud-est (à la sauce hollywoodienne) ; les imagineers furent obligés de détourner le circuit de Jungle Cruise pour faire de la place et par là même construisirent un énorme bâtiment juste derrière la ligne de chemin de fer (relié au temple par un tunnel) afin d'abriter le parcours de l'attraction, un bâtiment qui, pour vous donner une idée, pourrait contenir une douzaine d'avions de grande taille[4]...

Le procédé utilisé donne la délicieuse impression d'ÊTRE dans une jeep, les quatre roues restent constamment en contact avec le sol et pourtant on SENT lorsque le véhicule rebondit sur une pierre, dérape, tourne, cale, pile, on jurerait être au volant d'un VRAI 4x4, constater ses reprises difficiles après un arrêt, on ENTEND son ronronnement, bref un véritable simulateur sur quatre roues qui donne l'impression d'être plus que jamais DANS l'action. Une PURE merveille.

  

Après le fond vient la forme, et comme vous pouvez vous en douter l'aventure que vous allez vivre ici est à la mesure de ce que nous venons d'évoquer. A présent, faites table rase du rationalisme ambiant et laissez vous porter par l'emblématique Raiders' March de John Williams... Nous sommes au fin fond de la jungle indienne au nord ouest du pays, la vie de la population locale est rythmée depuis des lustres par le culte voué à la déesse Mara, une divinité qui terrorise les villageois. Le temple bâti en son honneur recèle d'après la rumeur de bien étranges mystères, quelques-uns ont osé franchir ses portes, peu en sont revenus. Pour tenter d'y voir plus clair dans toute cette affaire une équipe d'archéologues s'était récemment décidée à établir un camp de base dans cette jungle perdue afin d'explorer le Temple du Regard Interdit. Accompagné d'une équipe de fouille et de son ami de toujours, Sallah, Indiana Jones entama l'exploration du site, malheureusement pour eux, l'expédition s'est vite vue confrontée à un obstacle de taille lorsque les fonds de recherche manquèrent. Un détail pour l'ami Sallah et son système D à toutes épreuves, puisque l'idée lui vint en effet de transformer le temple en une sorte de destination touristique, afin de renflouer l'équipe. La compagnie Sallah Tours était née et rencontra un vif succès, il faut dire que la légende locale a de quoi attirer les curieux ; on raconte en effet que Mara aurait le pouvoir d'accorder au pénitent au coeur est pur l'un de ces trois dons : la jeunesse éternelle, la richesse illimitée ou le pouvoir de voir le futur. Mais gare à l'ignorant qui oserait défier Mara en croisant son regard, car ce serait pour lui la mort assurée.

Le scénario est planté, et vous vous devez de partir sur les traces du plus célèbre des aventuriers. Qu'attendez-vous ? emparez-vous du premier chapeau venu et foncez! Une fois franchie l'enseigne de l'attraction vous êtes déjà dans le bain, une musique inquiétante résonne au loin alors que vous traversez le camp de base, les camions et les jeeps sont éparpillée ça et là et bientôt vous atteignez le Temple. Caché au milieu d'une végétation séculaire, votre rythme cardiaque indique clairement un mauvais présage, mais vous vous trouvez déjà à l'intérieur, la descente commence (tout une métaphore...) et c'est avec un grand soulagement (profitez, ça va pas durer) que vous constatez qu'Indy a pris soin de relever les pièges mortels qui jalonnent le parcours. Bientôt vous entrez dans la Chambre du Destin où une jeep rutilante vous attend, et c'est lorsque la musique commence que votre destin s'assombrit, s'en suit une aventure unique, la visite du temple s'avère en effet ne pas ressembler à une petite excursion tranquille ; vous traversez de nombreuses salles ou les surprises et les frayeurs vont crescendo, il y a le redouté Hall des Promesses où une sculpture de la déesse trône, "Ne croisez PAS son regard !" stipulait la légende, manque de chance vous avez oublié ce détail et le véhicule s'emballe, le périple qui s'annonce va être épique, vous affrontez bientôt un pont suspendu au dessus d'un jacuzzi géant de lave en fusion, une armée de momies, une salve de flèches empoisonnées, un cobra de 20 mètres de long et, comme si ce n'était pas suffisant, un océan de cafards et autre petits invertébrés accueillants... fini ? non, après l'apéritif et ses gâteaux secs vient le plat de résistance, comme dans la mythique séquence d'ouverture des Aventuriers de l'Arche Perdue, une boule de pierre de 5 mètres de diamètre se met à courser votre véhicule...

- Un vent de 100 Km/h dans la Salle des Momies
- 5000 fibres optiques dans l'Observatoire du Futur
- 2000 répliques de squelettes humains
- 30 kilos de pierres qui déboulent sur vous
- Une boule de pierre de 5 mètres de diamètre
- 1300 objets de décoration
- Une Caverne de la Mort Bouillonnante mesurant 30m x 45m sur 15m
- Un parcours effectué de 750 mètres
- 160 000 possibilités pour que le ride ne soit jamais le même
- Un cobra de 20 mètres de long
- 2400 "aventuriers" par heure
- 2129 représentations de serpents (pas d'bol Indy!)
- Un an et sept mois pour la construction
- 1 mot pour qualifier tout ça: FA-BU-LEUX!

Pendant quelques minutes vous avez fait partie de l'aventure et bravé les pires dangers aux cotés d'Indy. C'est avec cette douce impression que vous ressortez de l'attraction, comme un gosse, euphorique. Il n'y avait que ce talent combiné, entre l'imagination fertile de Lucas et le savoir faire des imagineers pour pouvoir offrir à chaque visiteur de Disneyland cette expérience unique!

  

Le Temple du Crâne de CristalEt ce n'est pas avec une copine de fac, une danseuse ou un professeur véreux. Le succès de l'attraction a grandement inspiré Imagineering qui a élaboré une réplique du show de l'autre coté de la planète dans le joyau des joyaux Tokyo DisneySea, là bas point de divinité indienne mais un temple Maya. Pourquoi un tel changement ? tout simplement parce que le Japon est géographiquement beaucoup plus proche de l'Asie du Sud Est, les deux cultures ont bon nombre de points en commun et il s'est donc avéré que l'Amérique du Sud serait un lieu bien plus dépaysant pour la majorité des visiteurs. Ainsi, plus de Temple du Regard Interdit mais un très similaire "Temple du Crâne de Cristal" parfaitement niché dans un land semble-t-il conçu pour l'attraction : Lost River Delta. En clair le visuel extérieur et la légende du show changent mais l'intérieur reste très proche de l'original.

Mais ce n'est pas tout, une anecdote venue de Floride mérite d'être racontée ici, en effet, certains d'entre vous doivent se demander pourquoi Walt Disney World n'a pas encore accueilli à ce jour son Indiana Jones Adventure, et bien selon certains dires cela a été prévu, pendant quelques temps il y a eu des plans de l'attraction dans les locaux des Disney-MGM Studios (car c'est à l'origine ici qu'elle devait être construite), la direction du parc voulait absolument cette attraction, elle avait l'argent et les problèmes de place étaient ici inexistants, donnant ainsi libre court aux fantasmes des imagineers. Un immense temple devait être construit (bien plus gros que celui de Californie) sur le parking des MGM, juste derrière Indiana Jones Epic Stunt Spectacular, d'ailleurs coté parking les murs devaient être thématisés façon temple maya. Nous sommes alors au milieu des années 90 et aujourd'hui, presque 10 ans après toujours aucune trace du Temple, pourquoi tout ceci a t'il tourner court ? Souvenez-vous, alors que le Temple est inauguré en février 1995 (quelle année pour les amoureux de Mickey, Indiana, Space Mountain, décidément...), Imagineering, sous la houlette de Joe Rohde, s'affère à finaliser les plans du quatrième parc à thème d'Orlando, Disney's Animal Kingdom. Déjà à cette époque les designers sont obligé de faire face à de pénibles restriction budgétaires, leurs fantasmes sont mis à mal et c'est dans cette optique que l'attraction Countdown to Extinction (reprenant le thème du long métrage d'animation Dinosaur) voit le jour. Au départ c'était censé être un show utilisant une technologie dernier cri, une sorte de simulateur à la Star Tours nouvelle génération (avec non pas un mais quatre écrans, donnant encore plus l'impression que vous êtes dans une cabine), cela dit le coût de l'attraction a convaincu nos chers gestionnaires de passer à autre chose  et il fut donc décidé de se tourner vers le tout récent procédé de l'EMV (le même principe que pour Indy, souvenez-vous). Vous commencez à comprendre le dilemme, il était impossible d'avoir deux attractions utilisant la même technologie, et la balance à pesé en la faveur d'Animal Kingdom, il fallait que le nouveau parc ait son lot d'exclusivités, cela ferait un excellent atout publicitaire et puis pour les Studios et leur Indy, on verrait plus tard, de toute manière que l'attraction soit construite en 1998, 2000 ou 2012, ce serait toujours un succès, on pouvait donc prendre son temps (mauvaise habitude qui semble s'instaurer, entre autre, chez Mickey).

Un dinosaure qui cherche des noises à un archéologue, on aura tout vu!!!

  

Anaheim, Orlando, Tokyo... où est l'erreur allez-vous dire ? Je ne pouvais pasL'espace alloué à Adventureland terminer cet article sans parler de Disneyland Paris, car Indiana Jones Adventure fut bel et bien envisagé chez nous, selon les propos de Tom Morris[5], chef designer de notre Fantasyland qui a aussi participé à l'élaboration d'Indiana Jones Adventure et du Temple du Péril. Pendant un temps sa construction fût même envisagée à la place de Space Mountain mais le coût était trop important. Pour finir sachez quand même que lors de l'élaboration d'Adventureland les imagineers avaient déjà prévu un emplacement pour accueillir un jour un show de cette envergure, entre les Pirates et l'actuel Temple, constatez par vous même sur le plan ci-contre !

Que dire de plus... Le pari fait par Tony Baxter et toute son équipe il y a près de 15 ans maintenant a été largement tenu. Jamais un hommage à la Trilogie n'aura été si beau... Indiana Jones Adventure pourrait très bien être les scénario d'un prochain film tant le travail effectué est génial. D'ailleurs à ce propos, rendez-vous à la sortie du prochain Indy, mais d'ici là n'oubliez pas...

"Les trésors sont au bout des chemins de ceux qui savent prendre des risques."

 

[1] Indiana Jones and the Lost Expedition... Found !, article publié sur Jim Hill Media, 6 février 2006.

[2] & [5] LITTAYE, Alain, ROUX, Daniel - Profession "Imagineer", publié dans L'Écran Fantastique, n°151, juillet/août 1996, p59.

[3] & [4] LITTAYE, Alain - L'Aventure Indiana Jones, publié dans L'Écran Fantastique, n°147, mars 1996, p41.


 

 

Concept Arts:

La Caverne de la Mort Bouillante

Vue générale

La fameuse Jeep

 

Plans:

Plan du parcours TRES shématique

Le bâtiment qui abrite le show

 

File d'attente

L'entrée

Camion...

pouet pouet (désolé)

Une Guest Star

Encore elle....

Même le tigre est là

 

Photos du Temple

Quelle ambiance!

Encore...

...et toujours.

 

A l'intérieur...

Décors...

IL est là!!!

Rishnou!

Rassurant...

 

Pendant ce temps à Tokyo:

Du Grand Art...

A travers les arbres...

No comment

gna...

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