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L'entrée du show

 

Vue d'ensemble

 

:-)

 

Une pub...

 

Le pre-show

 

Toujours le pre-show

 

Voici SIR (Simulated Intelligence Robot) qui fait sa petite démonstration...

    Dans l'espace, personne ne vous entend crier...

    Il fait noir, il fait froid, et votre sueur commence à perler et à glacer votre échine. Dans l’obscurité tous vos sens sont en alerte et votre instinct vous fait comprendre que chaque instant pourrait être le dernier… Tétanisé sur votre siège, vous paniquez, des craquements sournois se font entendre, des râles résonnent dans la salle, vous croyez rêver lorsque vous sentez son souffle chaud glacer votre nuque, vous aimeriez tant l’avoir rêvé ! Des hurlements semblent remonter du plus profond de vos entrailles, une peur animale vous submerge et raidit chacun de vos muscles… seulement souvenez-vous, dans l’espace, personne ne vous entend crier…

    Ah ah !

    Pas si mal comme préambule, non ? C’est en tout cas à ceci que l’attraction The ExtraTERRORestrial Alien Encounter devait ressembler. Alien Encounter, un show qui a toujours fait parler de lui, une attraction qui aujourd’hui appartient au passé avec une idée de départ qui devait cartonner et un « produit fini » quelque peu, selon certains, mitigé.

    Inauguré en 1995, le show était censé apparaître comme la cerise intergalactique sur un Tomorrowland rénové, un land mijoté à la sauce Buck Rogers marinée aux atomes ; un véritable space port sorti d'un imaginaire débordant, une transition entre notre petite planète bleue et les espaces intersidéraux. The New Tomorrowland ou la version chatoyante et kitshissime de Mos Eisley.

    Mos Eisley, cette petite bourgade agitée et pittoresque de la planète Tatooine (Vous situez mieux ?) incarne une transition parfaite pour mon petit article. Le dénominateur commun entre cette référence et Alien Encounter? George Lucas, évidemment! des années auront été nécessaires pour donner vie à cette attraction tout à fait atypique, la "final touch" de notre Tomorrowland reconverti.

    Rentrons dans le vif du sujet, levons le voile sur ce show et fracassons quelques idées toutes faites. Car vous allez voir à quel point la genèse de cette attraction est immensément plus palpitante (et effrayante) que le résultat final, édifiant.

    A vrai dire, les premiers Imagineers ayant planché sur le concept n'avaient en tête ni George Lucas ni le show que certains d'entre nous on pu expérimenter ; Disney World a reçu beaucoup de lettres de mécontentement arguant qu'Alien Encounter était trop effrayant, pourtant, ce que Glendale avait concocté au milieu des années 80 était délicieusement beaucoup plus sombre. C’était hier, une attraction telle que celle la n'a peut-être pas la trempe d'un Space Mountain ou des Pirates des Caraïbes et pourtant c'est bien une décennie qui se sera écoulée entre l'idée et l'inauguration. Bref, nous sommes en 1984, l’année où Michael Eisner rentre en fonction, les deux Magic Kingdom cherchent désespérément à séduire nos amis les "teenagers", cette clientèle à la cervelle brûlée et à la voix à peine post-pubère qui n'a que faire de la magie que peux dégager un parc à thème Disney. A l'époque, les pauvres n'ont pas grand chose à se mettre sous la dent ; hormis Big Thunder Mountain ou Space Mountain le Royaume Magique manque cruellement de frissons. Cependant au sein des couloirs de la Walt Disney Company c’est un peu une ère nouvelle qui s’annonce car Eisner, qui a vite fait de comprendre à quel point les parcs de la maison sont sous-exploités, décide de mettre en chantier un tas de nouvelles attractions afin d’y remédier. L’état major est réuni chez Imagineering, il y a du talent, de l’ambition et beaucoup d’argent… et tout ceci paye, le succès phénoménal rencontré par Star Tours aux premiers jours de 87 en est une des preuves et les choses semblent devoir continuer dans ce sens.

    Les Imagineers sont aux anges, ils comprennent vite qu’avec ce gugusse à la tête de la compagnie ils vont pouvoir recommencer à exercer leur art comme il se doit, et en pensant à ce que cela peut coûter après. Ils n’attendent d’ailleurs pas que le boss vienne frapper à la porte pour mitonner quelques potentiels nouveaux succès, certains repensent à Star Tours et se disent qu'il serait judicieux de puiser à nouveau dans le réservoir à succès que possède la Twentieth Century Fox (Les droits de La Guerre des Etoiles appartiennent à la Fox, petit rappel), et en particulier se concentrer sur la saga.... ALIEN ; le seul, l'unique Alien, anti-thèse d'E.T. et quintessence du belliqueux et de l'horreur. A y réfléchir une première fois, quoi de mieux pour attirer les ados qu'une effrayante attraction basée sur l'œuvre de Ridley Scott. Maintenant, réfléchissez-y une seconde fois (en espérant que Star Academy n'a pas encore tout à fait annihiler votre capacité de réflexion), imaginez le tableau, de chers nenfants tout juste échappés de Dumbo qui veulent aller faire un tour bien légitime dans cette curieuse et nouvelle attraction… Alien au royaume du rêve, ça fait un peu tache, c’est en tout cas ce que les gardiens du temple d’Imagineering pensent, ils s’opposent farouchement à l’idée qu’une attraction si effrayante puisse voir le jour dans le saint des saint, Disneyland (signalons que la première version d’Alien Encounter était censée être construite à Anaheim). Les Senior Imagineers tels qu’ils sont affectueusement surnommés ne peuvent pas approuver un tel projet, projet que Walt lui-même aurait catégoriquement refusé, c’est sur (et pour une fois je suis d’accord bien qu’à mon sens cette excuse toute faite et facile on la ressort un peu trop souvent, bref je m’égare…).

    Alien, retourne dans tes couloirs dégueux du Nostromo

    Pendant quelques années le concept est abandonné, jusqu’à ce qu’il soit décidé que l’attraction Mission To Mars de Disneyland soit remplacée, Eisner se demande bien quoi faire sur ce coup et demande aux créatifs de mitonner quelque chose d’aussi époustouflant que Star Tours mais dans un auditorium cette fois-ci, plus de simulateurs. Très vite l’équipe ayant bûché sur cette joyeuse aventure dans le monde merveilleux d’Alien se réveille et entend bien saisir l’occasion de nouveau, car entre temps il faut rappeler que, mécontentement ou pas, Disney qui ne perd pas le nord a acheté les droits du monstre pour de la figuration dans The Great Movie Ride des MGM Studios. Le monstre hideux revient au pas de charge, l’idée de départ, un dark ride interactif dans les sombres couloirs du Nostromo est abandonnée au profit donc de cet auditorium high tech. Cette idée ça semble vraiment être du tout cuit, Disney compte bien réaliser une expérience unique avec un coût dérisoire par dessus le marché, les esprits ne manquent pas de s’enflammer, Alien Encounter élèvera le standard des parcs à thèmes, l’attraction pourra être construite d’Orlando à Tokyo, avec un personnage aussi mondialement populaire que le monstre de la Century Fox, Eisner est sur de rafler la mise !

    Mais ça va pas être possible.

    Pourquoi donc une situation si prometteuse a-t-elle tourné au vinaigre ? Souvenez-vous, les gardiens du temple… Une fois de plus les ardeurs de nos fougueux imagineers sont refroidies par une escouade se seniors, toujours aussi obtus face à l’idée qu’un tel personnage puisse trouver une place au Royaume Magique et fermement décidés à peser de tout leur poids pour éviter ce qui pour eux serait une grave erreur. Décidément Alien, ils ne le digèrent pas. Cependant de l’autre côté du miroir, dans les locaux feutrés de Burbank, Eisner ne plie pas, vouant une confiance et un enthousiasme sans limite au dossier… La situation est tendue, jusqu’à ce que notre petit comité rebelle décide de faire entrer dans la bataille un allié de poids (ami de toujours des forces rebelles d’ailleurs !), George Lucas.

    Et figurez-vous que lui non plus n’est pas très chaud face aux potentiels talents d’Alien… Mais Lucas n’a pas son mot la dedans vous allez me dire ? Vous avez sans nul doute raison, cela dit à l’époque le cinéaste a plus que fait ses preuves au sein de la compagnie avec Star Tours ou Captain Eo, et puis l’heure n’est pas à la mésentente, il collabore de nouveau activement à un projet bien plus ambitieux, Indiana Jones Adventure ; en clair, un tas de raisons qui peuvent commencer à expliquer pourquoi on arrondit les angles à ce niveau !

    Lucas connaît bien Eisner, il connaît bien Imagineering et peux se permettre de glisser quelques remarques… ce qu’il fait. Il s’entretient un beau jour avec le big boss… ce dont ils ont parlé ce jour là ? Personne ne le sait, ce que l’on sait par contre c’est que peu après, Eisner réunit les acteurs du projet en leur expliquant que subitement, il n’est plus si excité par Alien et a finalement compris qu’un tel personnage ne sonnait sans doute pas si bien pour un parc Disney, encore moins pour le Magic Kingdom. Néanmoins tout ça lui tient décidément à cœur, une attraction qui repose autant sur les effets sensoriels ça n’a jamais été fait (et d’ailleurs on ne peux pas laisser passer un hit pareil avec un prix aussi dérisoire !), il demande de ce fait à ses artistes de mitonner un extra-terrestre « maison » pour le show. Autre petit détail, Lucas participerait désormais au projet !

    C’est à ce moment que tout bascule. « Un détail » qui va mettre à mal notre saga… La clef de voûte de notre attraction c’était Alien ; la condition sine qua none, ce « petit truc » qui fait toute la différence. Les Imagineers s’accordent à dire qu’à partir de là, autant tout annuler, mais évidemment quand Eisner met autant de cœur à l’ouvrage, on peux difficilement refuser… Quand on commence à ratatiner, à rafistoler de toute part quelque chose qui apparaissait comme vainqueur sur toute la ligne, cela ne présage jamais rien de bon. Le problème maintenant, c’est qu’il va falloir plancher sur un tout nouveau scénario, l’avantage avec notre premier protagoniste c’est que tout le monde le connaît, chacun sait ce dont il est capable et quand on pénètre dans une file d’attente dans l’idée de voir notre monstre il n’y a pas de malentendus possible, un peu comme lorsque l’on regarde pour la première fois les façades délabrées de Phantom Manor, pas de doutes, on est loin de It’s a Small World. Vous comprenez mieux pourquoi la situation est délicate ? Avec cette décision il faut repartir de zéro, camper une histoire, expliquer qui est qui, ce que vous faites là, ce qui va vous arriver et qui est ce monstre hideux au regard si mielleux au milieux de la salle. Et pour en revenir à l’honorable George Lucas (un homme qui est à l’origine de Star Wars et Indiana Jones ne peut qu’être honorable !), il faut avouer que sa participation au projet est bien sommaire, rien à voir avec la fructueuse collaboration qui a donné naissance à Star Tours ou quelques années plus tard, comme nous l’avons évoqué, à Indiana Jones Adventure.

    Plus concrètement, notre chantier commence en 1992. 1992… Une date qui fait tilter bon nombre d’entre nous, l’année d’ouverture d’Euro Disneyland. Le rapport ? Le rapport il est partout, Le cataclysme engendré par le resort européen peu après son ouverture retentit jusque dans les moindres recoins de la Walt Disney Company ; malheureusement pour nous Euro Disney est la source de NOMBREUX problèmes à partir de 92. La réponse à cela ? L’arrêt de tout investissement important et ce, dans toutes les branches de la compagnie, pas seulement les parcs à thèmes. Ainsi le raz de marée se répercute inévitablement sur le projet Alien Encounter, certes il n’est pas question d’abandon (rappelons celui-ci n’est pas si gourmand en dollars) mais les dirigeants veulent en finir et vite. Aussi on néglige les phases cruciales de test et de développement, dès que la construction des différentes pièces de l’attraction est terminée à WDI, le tout est directement envoyé sur place afin d’être assemblé. On ne bâcle pas, mais ça y ressemble quand même un peu. Et ce n’est pas tout… Souvenez-vous, l’attraction devait ouvrir ses portes en premier lieu à Disneyland en Californie ; le show devait faire partie d’une réhabilitation de fond de Tomorrowland, une mise à niveau qui devait donner naissance à… Tomorrowland 2055. Un ahurissant projet mort-né, tout était prêt, des plans au budget, Michael Eisner était enthousiasmé par ce ravalement de façade de luxe, un bébé magnifique ayant lentement et sûrement mûri dans l’esprit de Tony Baxter et de son équipe, ce devait être la « riposte » artistique de notre Discoveryland, c’est à dire un remaniement complet de l’esprit de Tomorrowland, haut en couleur et en surprises. Malheureusement, comme vous l’avez déjà deviné, les pertes du parc français ne pouvaient justifier de tels investissements astronomiques, à regret, Eisner dû refuser. Tomorrowland serait remodelé façon Discoveryland, mais avec un résultat bien tristement en deçà des projets originaux.

    Voilà pourquoi, pour revenir au sujet de notre article (mais la précision était quand même nécessaire, histoire de tout bien comprendre), tout fût encore un peu plus chamboulé. D’Anaheim le show fut expédié à Orlando pour des raisons d’emplois du temps. La Californie attendrait son tour. Ce qui suit, est du même acabit que ce que nous avons déjà évoqué, décidément avec ce foutu show tout allait un peu de travers ; les Imagineers ont dû modifier à maintes reprises une armée de petits détails sur l’attraction, réécrire certains éléments de l’histoire, rafistoler à la seconde près des parties de la bande son, tout ça pourquoi ? Les premiers tests effectués en publics furent tout sauf prometteur, à dire vrai les guests n’étaient pas content, certains même effrayés (sacrés eux…) tandis que les autres n’y comprenaient rien ; une fois les lumières éteintes dans l’amphithéâtre ce n’était plus qu brouhaha et hurlements, car autant le pre-show mêlait délicieusement macabre et humour noir, le main show s’avérait par contre effrayant. Les gens se plaignent de ne pas avoir été proprement informés sur la teneur de l’attraction, des frissons chez Disney, OK, mais à ce point, c’est une autre histoire !

    L’attraction fut fermée pendant près de six mois, le temps que les Imagineers puissent remanier des éléments clefs, le but était surtout de faire en sorte que le scénario soit clairement compris par le public. Mais ces modifications incessantes ont peu à peu anéanti le projet initial, à savoir un spectacle effrayant, une bonne dose de frissons pour les plus grands… le résultat est saupoudré de gags par-ci par-là, histoire de dédramatiser le tout, nous nous sommes bien éloignés de l’idée de départ, et l’alchimie ne fonctionne pas.

    Now on Earth

    Notre saga touche à sa fin (et encore croyez moi j’ai synthétisé !), The ExtraTERRORestrial Alien Encounter rouvre au grand public le 20 juin 1995. L’histoire tout le monde la connaît ; Une civilisation extra-terrestre venue des confins de la galaxie (XS-TECH) qui s’allie à la planète Terre et décide de dévoiler les secrets de la téléportation, dans un but non lucratif ; enfin c’est ce que le général Klench (sorte de Michael Eisner local) affirme. Ça tombe bien, les visiteurs vont avoir la chance d’assister à une démonstration ! Malgré toute la bonne volonté et l’ingéniosité des imagineers, le show n’a jamais drainé les foules escomptées, bien loin des tapages de Star Tours. Certains y ont cru dur comme fer, Eisner le premier, mais évidemment tant de problèmes et tant de plaintes de la part du public peuvent ébranler le plus solide des enthousiasmes. Chez Imagineering on pense que la mayonnaise aurait pris si tous les ingrédients de départ avaient été réunis, c’est à dire le vrai Alien dans un vrai Tomorrowland 2055. Evidemment tout ça, nous ne le saurons jamais ! D’ailleurs avec la fermeture définitive de l’attraction, remplacée par Stitch Great Escape, les dirigeants de chez Disney semblent vouloir clore le chapitre une bonne fois pour toute. Il n'empêche, Alien Encounter restera pour un bon paquet de fan une attraction mythique, et franchement, qu’il en soit ainsi !

 

Tom Morrow

 

Envie d'en savoir plus sur le show proprement dit? Jetez un oeil sur l'article publié dans le magazine l'Ecran Fantastique ici!

Si l’envie vous prends de lire la version longue de notre saga, c’est sur le prodigieux site de Jim Hill qu’il faut vous rendre ! Solides notions d’anglais de rigueurs !

 

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